jeudi 22 mars 2007

Pablo Neruda

Pablo Neruda, 1904-1973

D'origine modeste, le poète chilien Neftali Ricardo Reyes dit Pablo Neruda commence à écrire dès l'adolescence et publie son premier recueil'Crépusculaire' en 1923. Il mène de front une carrière littéraire et politique : sa vie sera marquée par les voyages et l'exil. Dès 1927, Pablo Neruda occupe plusieurs postes consulaires et est élu sénateur des provinces minières du Nord du Chili en 1945. Communiste, les persécutions du président de la République, Gabriel González Videla, l'obligent à fuir son pays. En 1970, il est nommé ambassadeur du Chili du président socialiste Allende. En 1971, il reçoit le prix Nobel de littérature pour une oeuvre poétique colossale teintée de lutte politique et de révolte avec le 'Chant Général' (1950), mais aussi d'un lyrisme délicat avec 'Vingt poèmes d'amour' et 'Une chanson désespérée' (1924). Neruda est aussi le poète de la terre et de l'amour. Il meurt peu après le putsch militaire de septembre 1973 qui renverse le gouvernement socialiste et instaure la dictature de Pinochet.

"Il reste que je ne suis qu'un homme, mais plusieurs vous diront quel homme j'ai été. J'ai toujours lutté pour le peuple et les droits de celui-ci de se gouverner lui-même, j'en ai frôlé la mort plus d'une fois et j'ai même dû me sauver de chez moi pour de longues années. Mais toujours j'ai écrit et aimé la vie. Mon oeuvre a fait le tour du monde et je suis devenu un symbole pour une jeunesse pleine de vie. Les élèves aimeront mon Chant général où je tente de faire sentir toute la beauté du monde. J'aime la vie et le monde. J'ai été heureux dans ma lutte incessante."



Il meurt lentement

Celui qui ne voyage pas,
Celui qui ne lit pas,

Celui qui n'écoute pas de musique,

Celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.


Il meurt lentement
Celui qui détruit son amour-propre,
Celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
Celui qui devient esclave de l'habitude
Refaisant tous les jours les mêmes chemins,
Celui qui ne change jamais de repère,

Ne se risque jamais à changer la couleur
De ses vêtements

Ou qui ne parle jamais à un inconnu


Il meurt lentement
Celui qui évite la passion
Et son tourbillon d'émotions

Celles qui redonnent la lumière dans les yeux
Et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement
Celui qui ne change pas de cap
Lorsqu'il est malheureux

Au travail ou en amour,

Celui qui ne prend pas de risques
Pour réaliser ses rêves,

Celui qui, pas une seule fois dans sa vie,

N'a fui les conseils sensés.

Vis maintenant !

Risque-toi aujourd'hui !


Agis tout de suite !


Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d'être heureux !

dimanche 11 mars 2007

Pour ces Messieurs...

Techniques de drague pour ces Messieurs, à consommer avec modération, et surtout à utiliser à vos risques et périls. Je décline toute responsabilité concernant les suites éventuelles.

- Je voudrais que tu sois une porte pour que je puisse t'enfoncer toute la journée.
- (En se léchant le doigt puis en l'essuyant sur la chemise de la fille) Et si on allait changer ces vêtements tout mouillés ?
- Whaow, jolies jambes! . À quelle heure elles ouvrent ?
- Tu travailles chez UPS? J'aurai juré t'avoir vu vérifier mon paquet.
- Tu savais que tu as 206 os à l'intérieur de ton corps ? Ça te dirait d'en avoir un de plus ?
- Je t'offre un verre à boire ou tu veux juste de l'argent ?
- Je ne suis peut-être pas le gars le plus séduisant par ici, mais en tout cas, je suis le seul qui te parle !
- J'essaie depuis tout à l'heure de résister à mon envie de faire de toi ce soir la femme la plus heureuse sur terre.
- Oh je suis désolé: je pensais que tu avais ton nom écrit en Braille sur ton tee-shirt.
- Je voudrais vraiment voir la tête que tu ferais en me découvrant nu.
- C'est une échelle sur tes bas ou bien l'escalier vers le Paradis?
- Hé chérie pourquoi tu ne t'assiérais pas sur mes genoux, on parlerait du premier truc qui pointe son nez ?!
- Oh c'est sûr, tu n'es peut-être pas la fille la plus jolie ici, mais il suffit d'éteindre la lumière.
- Est-ce que tu sens la magie qui s'opère entre nous... Non, plus bas!
- Je parcourerais des années lumières pour un de tes battements de paupières, et j'irai encore plus loin pour ces trucs que tu fais avec ta langue.
- Hmmm, tes vêtements seraient très bien jetés en tas sur ma descente de lit
- Je m'appelle --Votre prénom-- Souviens-t-en parce que tu seras bien contente de pouvoir le crier cette nuit.
- Est-ce que tu crois au coup de foudre, ou bien est-ce que je dois continuer à te baratiner ?
- Salut, je m'appelle Prince et je suis charmant. Quelqu'un m'a dit que tu cherchais après moi.
- Si tu étais la dernière femme sur terre et moi le dernier homme, je suis sûr que tu serais d'accord pour qu'on le fasse en public.
- Hé, super ta robe, tu veux qu'on baise ?

Baudelaire - Le Lethé


Viens sur mon cœur, âme cruelle et sourde,
Tigre adoré, monstre aux airs indolents;
Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants
Dans l'épaisseur de ta crinière lourde;

Dans tes jupons remplis de ton parfum
Ensevelir ma tête endolorie,
Et respirer, comme une fleur flétrie,
Le doux relent de mon amour défunt.

Je veux dormir ! dormir plutôt que vivre !
Dans un sommeil aussi doux que la mort,
J'étalerai mes baisers sans remors
Sur ton beau corps poli comme le cuivre.

Pour engloutir mes sanglots apaisés
Rien ne me vaut l'abîme de ta couche;
L'oubli puissant habite sur ta bouche,
Et le Léthé coule dans tes baisers.

A mon destin, désormais mon délice,
J'obéirai comme un prédestiné;
Martyr docile, innocent condamné,
Dont la ferveur attise le supplice,

Je sucerai, pour noyer ma rancœur,
Le népenthès et la bonne ciguë
Aux bouts charmants de cette gorge aiguë
Qui n'a jamais emprisonné de cœur.

Pain


"My pain is constant and sharp, and I do not hope for a better world for anyone. In fact, I want my pain to be inflicted on others."

in American Psycho, quoting Children of Bodom

La 25ème heure - Monologue de Montgomery Morgan (Edward Norton)


"Moi aussi je t'emmerde, je vous emmerde tous autant que vous êtes !
J'emmerde cette ville et tous ces habitants.

J'emmerde les zonards qui font la manche aux feux rouges et ki s'foutent de ma gueule dès que j'ai le dos tourné.

J'emmerde ce mec avec son chiffon qui prend un malin plaisir à saloper mon pare brise; trouve un boulot connard !
J'emmerde les Sikhs et les Pakistanais qui conduisent à fond la caisse des taxis en ruines et qui empestent le curry par tous les pores de leur peau, tous des terroristes en puissances; roulez moins vite putain !

J'emmerde les ptits mecs de Chelsea avec leurs pectoraux épilés à la cire et leurs biceps gonflés aux hormones, qui se taillent des pipes dans les allées de mes parcs ou sur mes quais et que je retrouve la queue à l'air devant ma télé.
J'emmerde les épiciers Coréens avec leurs pyramides de fruits au prix du caviar, leurs tulipes et leurs roses emballées dans du plastique ; 10 ans qu'ils sont là et « toujours pas bien comprendre »
.
J'emmerde les Russes de Brittenbeach, ces mafieux qui passent leur temps aux terrasses des cafés à siroter du thé dans des petits verres, en suçant des morceaux de sucres; Toujours à chercher des combines pour leurs petits trafics ; mais rentrez dans votre putain de pays !
J'emmerde les hassidim avec leur petite calotte noire qui déambulent en permanence sur la 47e rue, dans leur costard de merde, les épaules couvertes de pellicules et qui vendent des diamants sud-africains du temps de l'apartheid.

J'emmerde les brokers de Wallstreet auto-proclamés « maîtres de l'univers », tous ces Michael Douglas alias Gordon Geko à la mords-moi-le-noeud, qui inventent chaque jour de nouveaux moyen d'exploiter les pauvres et mieux pillier la planète, tous ces enculés de chez Enron méritent d'aller en tôle jusqu'à la fin de leurs jours et d'y crever ! Et Bush et Cheney, ils n'étaient pas au courant peut-être ? Ils nous prennent vraiment pour des cons ! !

J'emmerde les Portoricains entassés à 20 dans leur bagnole, qui cumulent les allocs et qui nous gonflent chaque année avec leur carnaval à la con. Et alors surtout ne me branchez pas sur les Dominicains parce qu'en comparaison les Portoricains c'est des dieux.

J'emmerde les Italiens de Bensonhurst avec leurs cheveux pleins de gomina, leurs survêtements de merde en synthétique, et leur médaille de St-Antoine, qui ne peuvent pas aligner 3 mots sans brandir leur batte de baseball dédicacée et qui rêvent tous de jouer un petit rôle dans les Sopranos.
J'emmerde les vieilles friquées du Humberside avec leur foulard Hermès et leurs artichauts de chez malaguti à 50 dollars pièce, qui passent leur temps à se faire tirer la peau à coup de lifting, stretching et autres conneries de ce genre. C'est de l'acute; argent foutu en l'air, tu bluffes personne chérie.

J'emmerde les blacks de Harlem, ils passent jamais un ballon, ils veulent pas jouer défensif, ils font systématiquement 5 pas avant de tirer et quand ils ratent le panier, ils se retournent en hurlants que tous ça c'est la faute des blancs; L'esclavage a été aboli il y a exactement 137 ans, alors mettez vos putains de montres à l'heure nom de Dieu !

J'emmerde ces pourris de flics qui enculent leurs suspects avec leur matraque ou qui leur plantent 41 balles dans le corps, bien protégés derrière le mur bleu du silence. Vous trahissez notre confiance.

J'emmerde les prêtres qui tripotent les gosses innocents avant d'aller dire la messe. J'emmerde l'église qui les protège, elle qui prétend nous délivrer du mal, et pendant qu'on y est j'emmerde Jésus qui s'en est pas si mal tiré, 1 jour sur la croix, 1 week-end en enfer et la gloire éternelle avec les anges qui lui chantent de beau cantiques. Mais vas y toi passer 7 ans à la prison d'Otisville toi Jésus !
Et j'emmerde Oussama Ben Laden, Al Qaida, ces hommes des cavernes et tous les connards intégristes où qu'ils se trouvent. Au nom des milliers d'innocents massacrés, je prie pour que vous cramiez en enfer pour l'éternité dans une carlingue d'avion en flammes, vous et vos 72 putes. Avec vos torchons sur la tête vous êtes tout juste digne à baiser mon royal cul d'Irlandais
.
J'emmerde Jakob Elinsky geignard frustré, j'emmerde Francis Xavier Slaughtery, mon meilleur ami, qui me juge en matant le cul de ma femme. J'emmerde Naturelle Riviera, je lui avais donné ma confiance et elle m'a poignardé dans le dos. Je vais passer 7 ans en cabane à cause de cette salope. J'emmerde mon père, veuf inconsolable qui passe sa vie derrière son bar à siroter de l'eau gazeuse et à vendre du whisky aux pompiers en acclamant les New York Yankees.

J'emmerde cette ville et tout ces habitants. Des pavillons d'Asturias aux terrasses de Park Avenue, des logements sociaux du Bronx aux lofts de Soho, des meublés d'Alphabet City aux immeubles en pierres de tailles de Park Soho aux duplex de Staten Island, qu'un tremblement de terre les rase, que des incendies les réduisent en cendres et que le niveau des eaux monte jusqu'à engloutir toute cette ville et tous les rats qui s'y terrent. Non, non je t'emmerde toi, Mongomery Morgan. Tu avais toutes les cartes en mains et tu t'es démerdé pour tout foutre en l'air."

Partout...


"Celui que j'aime est magicien, ses caresses sont partout : Dans le vent qui soulève ma jupe, dans la pluie qui mouille mes cheveux."

samedi 10 mars 2007

Baudelaire - Eloge du maquillage (1860)


"La femme est bien dans son droit, et même elle accomplit une espèce de devoir en s'appliquant à paraître magique et surnaturelle; il faut qu'elle étonne, qu'elle charme ; idole, elle doit se dorer pour être adorée. Elle doit donc emprunter à tous les arts les moyens de s'élever au-dessus de la nature pour mieux subjuguer les coeurs et frapper les esprits. Il importe fort peu que la ruse et l'artifice soient connus de tous, si le succès en est certain et l'effet toujours irrésistible. C'est dans ces considérations que l'artiste philosophe trouvera facilement la légitimation de toutes les pratiques employées dans tous les temps par les femmes pour consolider et diviniser, pour ainsi dire, leur fragile beauté. L'énumération en serait innombrable; mais, pour nous restreindre à ce que notre temps appelle vulgairement maquillage, qui ne voit que l'usage de la poudre de riz, si niaisement anathématisé par les philosophes candides, a pour but et pour résultat de faire disparaître du teint toutes les taches que la nature y a outrageusement semées, et de créer une unité abstraite dans le grain et la couleur de la peau, laquelle unité, comme celle produite par le maillot, rapproche immédiatement l'être humain de la statue, c'est-à-dire d'un être divin et supérieur ? Quant au noir artificiel qui cerne l'oeil et au rouge qui marque la partie supérieure de la joue, bien que l'usage en soit tiré du même principe, du besoin de surpasser la nature, le résultat est fait pour satisfaire à un besoin tout opposé. Le rouge et le noir représentent la vie, une vie surnaturelle et excessive ; ce cadre noir rend le regard plus profond et plus singulier, donne à l'oeil une apparence plus décidée de fenêtre ouverte sur l'infini ; le rouge, qui enflamme la pommette, augmente encore la clarté de la prunelle et ajoute à un beau visage féminin la passion mystérieuse de la prêtresse. Ainsi, si je suis bien compris, la peinture du visage ne doit pas être employée dans le but vulgaire, inavouable, d'imiter la belle nature, et de rivaliser avec la jeunesse. On a d'ailleurs observé que l'artifice n'embellissait pas la laideur et ne pouvait servir que la beauté. Qui oserait assigner à l'art la fonction stérile d'imiter la nature ? Le maquillage n'a pas à se cacher, à éviter de se laisser deviner; il peut, au contraire, s'étaler, sinon avec affectation, au moins avec une espèce de candeur."

vendredi 9 mars 2007

Dark Angel ?


"La douleur passe, la beauté reste."

[Pierre-Auguste Renoir]

jeudi 8 mars 2007

Les adieux du Petit Prince à sa rose


Il croyait ne jamais devoir revenir. [...] Et quand il arrosa une dernière fois la fleur, et se prépara à la mettre à l'abri sous son globe, il se découvrit l'envie de pleurer.
"Adieu", dit-il à la fleur. Mais elle ne répondit pas.
"Adieu", répéta-t-il.
La fleur toussa. Mais ce n'était pas à cause de son rhume.
"J'ai été sotte, lui dit-elle enfin. Je te demande pardon. Tâche d'être heureux."

Il fut surpris par l'absence de reproches. Il restait là, tout déconcerté, le globe en l'air. Il ne comprenait pas cette douceur calme.

"Mais oui, je t'aime, lui dit la fleur. Tu n'en as rien su, par ma faute. Cela n'a aucune importance. Mais tu as été aussi sot que moi. Tâche d'être heureux... Laisse ce globe tranquille. Je n'en veux plus.

- Mais le vent...
- Je ne suis pas si enrhumée que ça... L'air frais de la nuit me fera du bien. Je suis une fleur.
- Mais les bêtes...

- Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaître les papillons. Il paraît que c'est tellement beau. Sinon qui me rendra visite ? Tu seras loin, toi. Quant aux grosses bêtes, je ne crains rien. J'ai mes griffes." Et elle montrait naïvement ses quatre épines. Puis elle ajouta : "Ne traîne pas comme ça, c'est agaçant. Tu as décidé de partir. Va-t'en."
Car elle ne voulait pas qu'il la vît pleurer. C'était une fleur tellement orgueilleuse...

[Antoite de Saint Exupéry - Le Petit Prince]

Requiem for a Dream


Infos film :

Titre : Requiem for a Dream
Date de sortie :
21 Mars 2001
Réalisé par : Darren Aronofsky
Avec : Ellen Burstyn, Jared Leto, Jennifer Connelly
Film américain.
Genre : Drame
Site officiel

Synopsis (Allocine) :
Harry Goldfarb est un junkie. Il passe ses journées en compagnie de sa petite amie Marion et son copain Tyrone. Ensemble, ils s'inventent un paradis artificiel. En quête d'une vie meilleure, le trio est entraîné dans une spirale infernale qui les enfonce toujours un peu plus dans l'angoisse et le désespoir.
La mère d'Harry, Sara, souffre d'une autre forme d'addiction, la télévision. Juive, fantasque et veuve depuis des années, elle vit seule à Coney Island et nourrit dans le secret l'espoir de participer un jour à son émission préférée. Afin de satisfaire aux canons esthétiques de la télévision, elle s'astreint à un régime draconien. Un jour, elle le sait, elle passera de l'autre côté de l'écran.

Critique (Anji Milanovic pour Plume Noire) :
Requiem For A Dream jette un regard cru sur la vie de quatre drogués, démontrant avec succés comment leur dépendance nourrit leur propres illusions et le degré de dégradation qu'ils atteindront dans leur quête de l'impossible. Ellen Burstyn interprète dans un tour de force Sara Goldfarb, une femme dont la vie solitaire, seulement interrompue par les visites de son junkie de fils en mal d'argent, est bouleversée par la chance d'être sélectionnée pour un jeu télévisé. Convaincue qu'elle doit perdre du poids pour rentrer dans sa robe rouge pour son aparition télévisée, elle devient accro aux pilules de régimes et somnifères. Elle est une droguée de la télé dont le fils Harry (Jared Leto) est un héroïnomane qui tente de gagner assez d'argent pour subvenir aux besoins en narcotiques de sa copine Marion (Jennifer Connelly), et de son ami Tyrone (Marlon Wayans). Le film suit leur descente: l'excès de pilules conduit Sara à l'hallucination que sa télé et son frigo l'attaquent, tandis qu'Harry perd tout pour le rêve d'un pactole de drogues et que Marion couche avec son répulsif thérapeute et s'adonne à d'autres bassesses afin de combler son manque. Les regarder nourrir leur dépendance à la télé-poubelle et à l'héroïne est difficile et émotionnellement épuisant. En mettant en parrallèle les vies misérables de la mère et du fils, Aronofsky réussit à faire partager au spectateur son soucis de ses personnages et non à simplement les rejeter. Le réalisateur montre qu'il n'y a pas de différence entre drogues dures et télé-poubelle quand il s'agit d'être confronté à la réalité. Le personnage d'Ellen Burstyn rend ces deux mondes plus accessibles et en s'attachant à elle, il devient plus facile d'accepter les autres protagonistes. Sans sa dépendance aux pillules qui ne sert qu'à atteindre le but ultime de passer à la télévision, il aurait été facile de simplement négliger la dépendance à l'héroïne. Les acteurs méritent d'être salués pour leur performance. En particulier, Burstyn qui apporte l'interprétation généreuse et poignante d'une innocente soumise aux même forces que son fils. Sa transformation est horrible et elle est complètement méconnaissable à la fin du film. Jared Leto a la vulnérabilité et l'impétuosité de quelqu'un qui ne voit pas le dilèmne auquel il est confronté. Enfin, Jennifer Connelley est plus que convaincante dans un rôle difficile. Elle semble être perdue d'avance, contrastant avec le côté presqu'enfantin de Harry. Sa performance devrait relancer sa carrière. La photographie du film offre une série d'images oniriques ou cauchemardesques dans des tons infrarouges. Leur morne environnement est parfois éclairci par les images d'un monde meilleur. Ce deuxième film d'Aronofsky est plus poli que Pi, bien que son goût pour la paranoïa subsiste. Certaines scènes n'ont d'autre but que d'offrir un raccourci jusqu'au dénouement. Alors qu'ils conduisent de New York à la Floride pour un gros coup, ils sont arrêtés à l'hopital où Harry faisait examiner son bras rongé par la gangrène. Dans la scène suivante, on les retrouve enchaìnés dans une prison du Sud alors qu'ils devraient être en désintoxication. Si son but est la condamnation de ces entités qui devraient les aider au lieu d'encore plus les faire souffrir, voire même les encourager (le psychologue, le docteur et le système en général), il est tout à fait atteint. On trouve aussi quelques références à d'autres longs métrages. Le personnage du dealer Little John qui fournit Marion en drogues en échange de son corps rappelle Marcellus Wallace de Pulp Fiction. La télévision est aussi un objet de prédilection pour les voleurs junkies. Le petit traffic de Harry et Tyrone qui revendent la télé de Sara au mont-de-piété ressemble au passage de Trainspotting lorsque la bande de drogués vole la télé d'un centre pour personnes agées (évidemment Aronofsky y apporte son propre tour: Harry vole la télé de sa mère et la revend au préteur sur gages auquel Sara la rachète à chanque fois, entretenant ainsi la dépendance de son fils). Le film est bien plus efficace que Shadow hours dans l'utilisation d'images rapides symbolisant l'effet de la drogue aprés l'injection. Ce Requiem For A Dream d'Aronofsky est une oeuvre brillante et traumatisante qui dépeint avec réalisme le subconscient de personnes détruites par leurs propres rêves.

Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ?...


"Je chante un baiser,
Je chante un baiser osé
[...]
Toi qui a mis
Sur ma langue ta langue amie
Et dans mon coeur un décalcomanie
Marqué liberté, liberté chérie"

[Alain Souchon]


Le Monde est à vous... Saisissez-le !


"To see a world in a grain of sand
And heaven in a wild flower,

Hold infinity in the palms of your hand
And eternity in an hour."


[William Blake]

Trainspotting


Choose life. Choose a job. Chose a career. Choose a family. Choose a fucking big television, choose washing machines, cars, compact disc players and electrical tin openers. Choose good health, low cholesterol and dental insurance. Choose fixed interest mortgage repayment. Choose a starter home. Choose your friends. Choose leisurewear and matching luggage. Choose a three-piece suite on hire purchase in a range of fucking fabrics. Choose DIY and wondering who the fuck you are on a Sunday morning. Choose sitting on that couch watching mind-numbing, spirit-crushing game shows, stuffing fucking junk food into your mouth. Choose rotting away at the end of it all, pishing your last in a miserable home, nothing more than an embarrassment to the selfish, fucked up brats you spawned to replace yourself. Choose your future. Choose life.

Fairies


Les fées nous échappent. Elles sont radieuses et on ne peut les saisir, et ce qu'on ne peut pas avoir, on l'aime éternellement. [Jules Renard]

Schopenhauer


"Si à présent [...] nous plongeons notre regard dans le tumulte de la vie, nous voyons tous les êtres accaparés par les maux et soucis de cette existence, tendant de toutes leurs forces à satisfaire des besoins sans fin et à se défendre contre des souffrances variées, sans pourtant pouvoir espérer autre chose que la conservation de cette vie individuelle, tourmentée, pendant un bref laps de temps. Or, au milieu de cette mêlée, nous voyons se rencontrer les regards pleins de désirs de deux amoureux - Mais pourquoi est-ce à la dérobée, craintivement, furtivement ? - Parce que ces amoureux sont les traîtres qui cherchent en secret à perpetuer toute cette misère et toutes ces peines, vouées sans eux à une fin prochaine ; ils veulent empêcher que tout cela cesse, comme leurs semblables l'ont fait avant eux."

Schopenhauer, Métaphysique de l'amour


Arthur Schopenhauer est né à Dantzig le 22 février 1788. Philosophe très modeste, il a notamment écrit L'Art d'avoir toujours raison, grande source d'inspiration. Quelques citations :

- "N'avoir jamais et d'aucune façon besoin des autres et le leur faire voir, voilà absolument la seule manière de maintenir sa supériorité dans les relations."
- "Ce que chacun recherche et aime avant tout, non seulement dans la simple conversation, mais encore à fortiori dans le service public, c'est l'infériorité de l'autre."
- "L'égoïsme inspire une telle horreur que nous avons inventé la politesse pour le cacher, mais il perce à travers tous les voiles et se trahit en toute rencontre."
- "Aussi infailliblement que le chat se met à ronronner quand on lui caresse le dos, aussi sûrement on voit une douce extase se peindre sur la figure de l'homme qu'on loue."
- "Cachez soigneusement votre supériorité de crainte de vous faire des ennemis."
- "Le moyen de plaire en société est de laisser chacun parler de soi."

mercredi 7 mars 2007

Pour toi, lecteur.

Parce que des goûts, quels qu'ils soient, méritent d'être partagés, bienvenue sur ce blog, en espérant que tu y passes un bon moment.