jeudi 6 septembre 2007

Epictète, son Manuel et sa leçon de vie...

I
1.— Parmi les choses qui existent, certaines dépendent de nous, d'autres non. De nous, dépendent la pensée, l'impulsion, le désir, l'aversion, bref, tout ce en quoi c'est nous qui agissons ; ne dépendent pas de nous le corps, l'argent, la réputation, les charges publiques, tout ce en quoi ce n'est pas nous qui agissons.
3.— Donc, rappelle-toi que si tu tiens pour libre ce qui est naturellement esclave et pour un bien propre ce qui t'est étranger, tu vivras contrarié, chagriné, tourmenté ; tu en voudras aux hommes comme aux dieux ; mais si tu ne juges tien que ce qui l'est vraiment — et tout le reste étranger —, jamais personne ne saura te contraindre ni te barrer la route ; tu ne t'en prendras à personne, n'accuseras personne, ne feras jamais rien contre ton gré, personne ne pourra te faire de mal et tu n'auras pas d'ennemi puisqu'on ne t'obligera jamais à rien qui pour toi soit mauvais.

III
Pour tout objet qui t'attire, te sert ou te plaît, représente-toi bien ce qu'il est, en commençant par les choses les plus petites. Si tu aimes un pot de terre, dis-toi : « J'aime un pot de terre. » S'il se casse, tu n'en feras pas une maladie. En serrant dans tes bras ton enfant ou ta femme, dis-toi : « J'embrasse un être humain. » S'ils viennent à mourir, tu n'en seras pas autrement bouleversé.

VI
Ne te monte jamais la tête pour une chose où ton mérite n'est pas en cause. Passe encore que ton cheval se monte la tête en disant : « Je suis beau » ; mais que toi, tu sois fier de dire : « J'ai un beau cheval » ! Rends-toi compte que ce qui t'excite c'est le mérite de ton cheval ! Qu'est-ce qui est vraiment à toi ? L'usage que tu fais de tes représentations ; toutes les fois qu'il est conforme à la nature, tu peux être fier de toi : pour le coup, ce dont tu seras fier viendra vraiment de toi.

VIII
N'attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites ; décide de vouloir ce qui arrive et tu seras heureux.

IX
La maladie est une gêne pour le corps ; pas pour la liberté de choisir, à moins qu'on ne l'abdique soi-même. Avoir un pied trop court est une gêne pour le corps, pas pour la liberté de choisir. Aie cette réponse à l'esprit en toute occasion : tu verras que la gêne est pour les choses ou pour les autres, non pour toi.

X
Devant tout ce qui t'arrive, pense à rentrer en toi-même et cherche quelle faculté tu possèdes pour y faire face. Tu aperçois un beau garçon, une belle fille ? Trouve en toi la tempérance. Tu souffres ? Trouve l'endurance. On t'insulte ? Trouve la patience. En t'exerçant ainsi tu ne seras plus le jouet de tes représentations.

XI
Ne dis jamais, à propos de rien, que tu l'as perdu ; dis : « Je l'ai rendu. » Ton enfant est mort ? Tu l'as rendu. Ta femme est morte ? Tu l'as rendue. « On m'a pris mon champ ! » Eh bien, ton champ aussi, tu l'as rendu. « Mais c'est un scélérat qui me l'a pris ! » Que t'importe le moyen dont s'est servi, pour le reprendre, celui qui te l'avait donné ? En attendant le moment de le rendre, en revanche, prends-en soin comme d'une chose qui ne t'appartient pas, comme font les voyageurs dans une auberge.

XIII
Si tu veux progresser, accepte de passer pour un ignorant et un idiot dans tout ce qui concerne les choses extérieures ; n'essaie jamais d'avoir l'air instruit. Si certains ont bonne opinion de toi, méfie-toi. Tu dois savoir qu'il n'est pas facile de suivre ce qu'enjoint la nature en s'attachant aux objets extérieurs : si tu poursuis l'un de ces objectifs, il est inévitable que tu négliges l'autre.

XIV
1.— Si tu souhaites que tes enfants, ta femme et tes amis soient éternels, tu es un fou, car c'est vouloir que ce qui ne dépend pas de toi en dépende ; que ce qui n'est pas à toi t'appartienne. De même, si tu veux un serviteur sans défauts, tu es stupide, puisque tu voudrais que la médiocrité soit autre chose que ce qu'elle est. Mais si tu veux atteindre l'objet de tes désirs, tu le peux. Exerce-toi à ce qui est en ton pouvoir.

XVII
Souviens-toi que tu joues dans une pièce qu'a choisie le metteur en scène : courte, s'il l'a voulue courte, longue, s'il l'a voulue longue. S'il te fait jouer le rôle d'un mendiant, joue-le de ton mieux ; et fais de même, que tu joues un boiteux, un homme d'État ou un simple particulier. Le choix du rôle est l'affaire d'un autre.

XIX
1.— Tu peux être invaincu, si jamais tu n'engages de lutte où la victoire ne dépende pas de toi.

XXV
1.— Pour un festin, un discours, un conseil, on t'a préféré quelqu'un d'autre. Si ce sont des biens, réjouis-toi qu'ils lui échoient. Si ce sont des maux, ne te plains pas d'y avoir échappé ! D'ailleurs, souviens-toi aussi que si tu n'en fais pas autant que d'autres pour obtenir ce qui ne dépend pas de nous, tu ne peux pas t'attendre aux mêmes résultats qu'eux.

XXVII
De même que la marque n'est pas là pour faire rater la cible, de même il n'y a pas de place pour le mal dans l'ordre universel.

XXIX
1.— Pour tout ce que tu entreprends, examine les tenants et aboutissants avant de passer à l'action. Sans cela, tu seras d'abord plein de zèle, parce que tu ne penseras à rien de ce qui va s'ensuivre, et puis, dès que surgiront les difficultés, tu abandonneras lâchement la partie.
3.— Pense à tout cela et après, si tu en as encore envie, entre dans la carrière. Sinon, tu ne seras qu'un gamin qui joue tantôt aux lutteurs, tantôt aux gladiateurs, tantôt aux sonneurs de trompette, tantôt aux acteurs de tragédie. Un jour tu seras athlète, un autre gladiateur, un autre rhéteur, un autre philosophe, mais jamais tu ne seras rien à fond. Comme un singe, tu imiteras tout ce que tu vois, et tu choisiras tantôt une chose, tantôt l'autre. Car tu ne te seras pas mis à la tâche après réflexion, en ayant fait le tour de la question, mais au petit bonheur, poussé par une éphémère envie.

XXXI
3.— Car la nature fait que tout être vivant cherche à éviter et à fuir les événements qui lui semblent nuisibles, ainsi que les causes qui les déterminent, tandis qu'il accueille avec gratitude les événements conformes à son intérêt avec ce qui les cause. Il est donc impossible, quand on se croit lésé, d'être bien disposé envers l'auteur de ce tort supposé, tout comme on ne saurait se réjouir du dommage lui-même.

XXXIII
1.— A partir d'aujourd'hui, décide d'un style, d'un genre de vie que tu garderas aussi bien seul que devant les autres.
9.— Si l'on te rapporte qu'un tel a dit du mal de toi, ne cherche pas à te défendre de ses accusations, mais réponds simplement : « Je vois qu'il ne connaissait pas tous mes défauts, sinon il en aurait dit bien davantage ! »

XXXIV
Quand il te vient l'envie d'un plaisir, comme pour les autres sortes de représentations, prends garde de ne pas céder à sa violence : laisse reposer la chose et accorde-toi un délai, songe à ces deux instants : celui où tu goûteras le plaisir et celui où, après y avoir goûté, tu en auras le regret et t'insulteras toi-même tout bas. Oppose à cela la joie que tu éprouveras et les louanges que tu t'adresseras, si tu t'abstiens. Si tu trouves opportun de passer à l'acte, fais attention de ne pas succomber à la douceur agréable et séduisante de la chose. Imagine, pour y résister, combien précieuse est la conscience d'avoir remporté cette victoire-là.

XXXV
Lorsque tu en arrives à la conclusion qu'il faut faire une chose, fais-la, et ne cherche pas à t'en cacher même si les gens risquent d'en penser du mal. Car ou bien tu as tort d'agir ainsi, et il ne fallait pas le faire, ou bien tu as raison, et tu n'as pas à craindre les reproches injustifiés.

XXXVII
Si tu te lances dans une entreprise qui dépasse tes forces, non seulement tu te conduis comme un idiot, mais tu négliges d'accomplir ce qui était dans tes possibilités.

XXXVIII
Tout comme tu fais attention, en te promenant, à ne pas marcher sur un clou et à ne pas te tordre la cheville, fais attention aussi à ne pas faire de mal à ce qui dirige ton âme. En gardant cette nécessité à l'esprit au seuil de chaque entreprise, nous ferons plus sûrement ce que nous avons à faire.

XLI
C'est la marque d'un naturel débile que de s'attarder aux choses du corps, comme de passer trop de temps à prendre de l'exercice, à manger, à boire, à faire ses besoins, à copuler. Tout cela, il faut le faire comme en passant ; c'est sur notre jugement que nous devons porter toute notre attention.

XLIV
Il n'est pas logique de dire : « Je suis plus riche que toi, donc je vaux mieux que toi » ; « Je parle mieux que toi, donc je vaux mieux que toi. » Ce serait bien plus logique de dire : « Je suis plus riche que toi, donc ma fortune vaut mieux que la tienne » ; « Je parle mieux que toi, donc mon éloquence vaut mieux que la tienne. » Car tu n'es ni ta fortune ni ton éloquence.

XLV
Un tel se lave vite : ne dis pas qu'il se lave mal, mais qu'il se lave vite. Si un autre boit beaucoup de vin, ne le traite pas d'ivrogne, dis simplement qu'il boit beaucoup. En effet, qu'en sais-tu, avant d'avoir pesé leurs raisons ? De cette façon, tu éviteras, devant ce que tu te représentes d'un objet, de lui donner une autre représentation.

XLVIII
1.— Attitude et caractère de l'homme ordinaire : il n'attend rien, en bien ou en mal, de soi-même, et tout des circonstances extérieures. Attitude et caractère du philosophe : il attend tout, en bien comme en mal, de soi-même.
2.— Signes distinctifs de l'homme en progrès : il ne blâme personne, ne loue personne, ne reproche rien à personne, n'accuse personne ; il ne dit jamais rien qui tende à faire croire qu'il sait quelque chose ou qu'il est quelqu'un. En cas d'échec ou d'obstacle, il ne s'en prend qu'à soi-même. S'il reçoit des éloges, il rit en secret de celui qui les fait ; si on le critique, il ne cherche pas à se défendre. Il marche comme les malades, attentif à ne pas brusquer le membre en voie de guérison tant qu'il n'est pas cicatrisé.
3.— Tout désir lui vient de lui seul ; quant à l'aversion, il est entraîné à n'en éprouver que pour ce qui, tout en dépendant de nous, est contraire à la nature. Ses inclinations, quel qu'en soit l'objet, sont modérées. S'il passe pour stupide ou ignorant, il n'en a cure. En un mot, le seul ennemi qu'il ait à redouter, c'est lui- même.

L
Une fois que tu t'es fixé des buts, tu dois t'y tenir comme à des lois qu'on ne peut transgresser sans impiété. Et quoi que l'on dise de toi, n'y prête pas attention : cela ne te concerne plus.

LI
1.— Combien de temps encore vas-tu attendre pour t'estimer digne des plus grands biens, et cesser enfin d'enfreindre la règle qui doit déterminer ta vie ? Tu connais les principes qui doivent fonder ta réflexion ; c'est assez réfléchi ! Quel maître attends-tu, à présent, pour te décharger, sur lui, du soin de ton progrès moral ? Tu n'as plus quinze ans, tu es un homme mûr. Si désormais tu te montres négligent, si tu prends les choses à la légère, si tu continues à échafauder projet sur projet en reculant sans cesse le jour où tu devras enfin prendre soin de ta vie, tu ne feras aucun progrès, et, sans t'en rendre compte, tu finiras par vivre et mourir comme un homme ordinaire.

mardi 26 juin 2007

Le Petit Prince et le Renard


C'est alors qu'apparut le renard.
"Bonjour, dit le renard.
- Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se tourna mais ne vit rien.
- Je suis là, dit la voix, sous le pommier.
- Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli...
- Je suis un renard, dit le renard.
- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...
- Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé
- Ah! Pardon", fit le petit prince.
Mais après réflexion, il ajouta :
"Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?
- Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu?
- Je cherche les hommes, dit le petit prince.Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?
- Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant! Il élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules?
- Non, dit le petit prince. Je cherche des amis.Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?
- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ca signifie "Créer des liens..."
- Créer des liens?
- Bien sûr,dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'a pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
- Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé...
- C'est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses...
- Oh! ce n'est pas sur la Terre", dit le petit prince. Le renard parut très intrigué:
"Sur une autre planète ?
- Oui.
- Il y a des chasseurs sur cette planète-là ?
- Non.
- Ça, c'est intéressant! Et des poules ?
- Non.
- Rien n'est parfait", soupira le renard.
Mais le renard revint à son idée :
"Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appelera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde! Tu vois, là-bas, les champs de blé? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste! Mais tu a des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'aura apprivoisé! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé..."
Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince :
"S'il te plaît... apprivoise-moi! dit-il.
- Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
- On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Il achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi!
- Que faut-il faire? dit le petit prince.
- Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'oeil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près..."
Le lendemain revint le petit prince.
"Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. À quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrira le prix du bonheur! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le coeur... il faut des rites.
- Qu'est-ce qu'un rite? dit le petit prince.
- C'est quelque chose trop oublié, dit le renard. C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village. Alors le jeudi est jour merveilleux! Je vais me promener jusqu'à la vigne. Si les chasseurs dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient tous, et je n'aurait point de vacances."


Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure du départ fut proche :
"Ah! dit le renard... je pleurerai.
- C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise...
- Bien sûr, dit le renard.
- Mais tu vas pleurer! dit le petit prince.
- Bien sûr, dit le renard.
- Alors tu n'y gagnes rien!
- J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé."
Puis il ajouta :
"Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d'un secret."
Le petit prince s'en fut revoir les roses.
"Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisé et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde."
Et les roses étaient gênées.
"Vous êtes belles mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c'est ma rose."


Et il revint vers le renard :
"Adieu, dit-il...
- Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
- L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
- C'est le temps que tu a perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
- C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... fit le petit prince, afin de se souvenir.
- Les hommes on oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...
- Je suis responsable de ma rose...", répéta le petit prince, afin de se souvenir.

jeudi 21 juin 2007

Un peu d'Art Contemporain.


Niki de Saint Phalle, née Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle à Neuilly-sur-Seine le 29 octobre 1930 et décédée à San Diego le 21 mai 2002 est une artiste française, plasticienne, peintre, sculpteur et réalisatrice de films. Niki de Saint Phalle, est d'abord comédienne et ne suit pas d'enseignement artistique, mais commence à peindre en 1952. En 1960, elle est membre du groupe des Nouveaux réalistes.
Née en France, Niki de Saint Phalle a suivi sa famille aux États-Unis à la suite d'un krach boursier. Fortement perturbée par un père incestueux, elle travaille d'abord comme mannequin pour Vogue, Life et Elle. Puis elle débute sa carrière artistique, encouragée par le peintre Hugh Weiss.
Les tirs, performances durant lesquelles des spectateurs sont invités à tirer à la carabine sur des poches de couleur, éclaboussant ainsi des assemblages de plâtre, la rendent célèbre. Elle intègre alors le cercle des nouveaux réalistes, jouant le rôle de médiatrice entre les avant-gardes française et américaine. Elle crée des ex-voto, puis des Nanas, femmes plantureuses et colorées en grillage, papier mâché et polyester.
Ses œuvres plus tardives comme la Fontaine Igor Stravinski à Paris, le Jardin des Tarots à Capalbio en Toscane, ou les Meta-Tinguely en hommage à son mari disparu, mêlent poésie et humour, esprit du jeu et angoisse. Engagée dans l'association AIDS, elle succombe à une maladie respiratoire liée aux vapeurs toxiques inhalées durant la préparation de ses œuvres.




Jolie découverte en effet que celle de Niki de Saint Phalle lors d'une visite du Tate Modern il y a quelques années. Une de ses oeuvres en particulier m'a marquée, et bien que je ne l'ai pas revue depuis cette visite, je m'en souviens encore très clairement. Cependant, le texte qui l'accompagnait couvre toujours une page du roman qui m'accompagnait ce jour-là ; c'est donc avec plaisir que je le partage, et que je vous souhaite à tous de croiser la route de L'Autel du Chat Mort un jour, puisqu'il m'est impossible d'en trouver un aperçu sur le net.

"The painting was the victim, WHO was the painting ? Daddy ? All men ? Small men ? Tall men ? Big men ? Fat men ? Men ? My brother John ? Or was the painting ME : Did I shoot at myself during a RITUAL which enabled me to die by my own hand and be reborn ? I was immortal !... I was shooting at MYSELF, society with its injustices. I was shooting at my own violence and the violence of the times. By shooting at my own violence, I no longer had to carry it inside me like a burden."
Niki de Saint-Phalle, Altar of the Dead Cat 1962

mercredi 20 juin 2007

"Ami ! Frénétiquement."



«Il arrive qu’un individu devienne le centre de votre vie, sans que vous ne soyez lié à lui ni par le sang ni par l’amour, mais simplement parce qu’il vous tient la main, vous aide à marcher sur le fil de l’espoir. Ami ! Frénétiquement.»

[ Fatou Diome ] - Le ventre de l’Atlantique

samedi 16 juin 2007

De la folie du Glam-Rock à la douceur d'une ballade.


Toute la musique que j'aime, sans fioritures parce que j'aime, justement, et ne ressens pas le besoin de le justifier. Liste non-exhaustive, juste quelques constantes, quelques coups de coeur du moment ou de longtemps...

Forever Glam-Rock
Empereur de cette univers, David Bowie, androgyne et bisexuel assumé, est sans doute une des créatures les plus pailletées qu'ait vu défiler l'Angleterre. Ont suivi des artistes tout aussi brillants, d'autres dandys overstrassés, tels que Roxy Music, Lou Reed ("Satellite of Love", "Berlin"), Kiss, Iggy Pop & The Stooges ("The Passenger", "I wanna be your dog") , T-Rex...
Petits "suiveurs", des groupes tels que The Dandy Warhols, The Darkness, The Cure (Pornography, Kiss Me Kiss Me Kiss Me, "Boy's don't cry","Close to Me", "Just Like Heaven") , Queen ("Bohemian Rhapsody"), Indochine (Nuits Intimes, album sublime s'il en est) tout simplement cultes, ont amené ce mouvement vers d'autres horizons, ce qu'a également fait Placebo à ses débuts, avant de se tourner vers un univers un peu plus électro.

Always Pop
Niveau pop-rock (catégorie très vague, je l'entends bien), c'est assez varié. J'ai des coups de coeur, du genre Hawksley Workman ("Dirty and True"), Counting Crows ("Colorblind", "I Wish I Was a Girl"), Jason Mraz ("Life is Wonderful", "Bella Luna", "Did You Get my Message", "I'm Yours"), Damien Rice... Mais j'aime également, en vrac, The Verve, Blur (évidemment !), Depeche Mode ("Enjoy The Silence", "Never Let Me down again"...), Audioslave, Stereophonics, The Strokes, Maroon 5 ("She will be loved"), BitterSweet, Creed ("Lullaby"). Mention très spéciale à Radiohead ("Karma Police"), K's Choice (Paradise in Me), James Morrison ("Wonderful World", "You give me something", "The pieces won't fit anymore"), Robbie Williams, et, bien sûr, Oasis ("Cigarettes and Alcohol", "Fade In-Out", "Wonderall") et The Beatles ("Wild Honey Pie", "Help", "Hey Jude", "Across The Universe", "Let it Be", "Sexy Sadie").


I wish I was a Punk Rocker
Que des classiques dans cette catégorie :
Nirvana ("Heart Shaped Box", "Rape Me", "Son of a Gun"), The Doors, The Pixies ("Where is my mind", excellente reprise de Placebo également), Elliot Smith ("Shooting Star"), Sex Pistols (Never Mind the Bollocks), U2 ("With or Without You", "One", "Pride", "Sunday Bloody Sunday", "Staring at the Sun", "Indian Summer Sky"), The Police ("Every Breath You Take", "Message in a bottle", "Roxanne"), The Who ("Behind Blue Eyes", superbe), et bien sûr Pink Floyd ("Wish You Were Here", The Wall).

Frenchies en pagaille
Outre Indochine, cité plus haut, Noir Désir est un des groupes français que je connais et écoute depuis le plus longtemps, avec Téléphone bien entendu.. J'aime également Dionysos (Western sous la neige), Daisybox, Kaolin (très très sympa en live), Martin Rappeneau ("Daisy Nepsy", "Julien"), -M- et Calogero. J'aime les textes incisifs et si magnifiques que peuvent écrire et/ou chanter Tryo ("Serre-Moi"), Saez ("J'veux qu'on baise sur ma tombe", "Usé"), Ben Ricour ("Vivre à même l'amour", "Le Risque"), Cedric Atlan ("Elizabeth", "A 3 grammes et demi du matin"), Miossec ("La Mélancolie", "Je m'en vais") . J'aime les ballades romantiques et inspirées de Melissa Mars ("Chaperon Rouge", "Un homme dans ma peau", "Chapitre toi", "Je fais peur aux garçons") , Raphaël ("T'apporter mon Amour", "Qu'on est bien dans ce monde", "Peut-être a-t-il rêvé", "Schengen") , Jean-Louis Aubert ("Ailleurs", "Alter Ego"), Fersen ("La Chauve-Souris"), Jehro ("Salima", "Continuando", "Sweet"), Maël (mon dernier coup de coeur... "Emma Peel", "Apologie", "Les Beaux Regards", "Attachée, t'as toujours été très belle").

Et s'il n'en fallait choisir qu'une...
Jeff Buckley - Hallelujah

vendredi 15 juin 2007

Emily Brontë - Wuthering Heights


"This is nothing," cried she : "I was only going to say that heaven did not seem to be my home; and I broke my heart with weeping to come back to earth, and the angels were so angry that they flung me out into the middle of the heath on the top of Wuthering Heights; where I woke sobbing for joy. That will not explain my secret, as well as the other. I've no more business to marry Edgar Linton than I have to be in heaven; and if the wicked man in there had not brought Heathcliff so low, I shouldn't have thought of it. It would degrade me to marry Heathcliff now; so he shall never know how I love him: and that, not because he's handsome, Nelly, but because he's more myself than I am. Whatever our souls are made of, his and mine are the same."

"If all else perished, and he remained, I should still continue to be; and if all else remained, and he were annihilated, the universe would turn to a mighty stranger."

"Nelly, I am Heathcliff !"


Emily Bronte, Wuthering Heights



Image : Irlande, 2003

jeudi 14 juin 2007

À livre ouvert...


La lecture et les livres ... vaste sujet.
Celui qui occupe ma table de chevet ces temps-ci, et depuis un bon moment d'ailleurs, c'est L'Amant de Lady Chatterley (D.H. Lawrence). Je l'ai remplacé le semestre passé par les trois oeuvres au programme : Jude the Obsure/Jude l'Obscur (T. Hardy), Julius Caesar/Jules César (W. Shakespeare), et The Picture of Dorian Gray/Le Portrait de Dorian Gray (O. Wilde). Curieusement, Shakespeare est, avec un peu de recul, celui qui m'a le plus plu. Je trouve que les lectures obligatoires sont une bonne chose, ça m'a permis de découvrir The Old Man and the Sea/Le Vieil Homme et la Mer (E. Hemingway) et Wuthering Heights/Les Hauts de Hurle-Vent (E. Bronte) l'année dernière, oeuvres que j'ai vraiment adorées, ainsi que Le Meilleur des Monde (A. Huxley) et L'Utopie (T. More) durant mes annés lycée. Et puis, je ne peux pas ne pas citer mes classiques, en vrac, Laclos (Les Liaisons Dangereuses), Schopenhauer (Metaphysique de L'amour), Sartre, Freud, Montesquieu (Les Lettres Persanes), Sade (La Philosophie dans le boudoir), Poe, et l'immense Baudelaire (Mon poème préféré, "Le Lethé"). Heureusement parfois qu'on se retrouve avec des lectures cursives ou obligatoires.

Trève de lectures obligatoires, j'ai des goûts assez variés lorsqu'il s'agit de mes choix personnels. Je peux apprécier le côté futile et relaxant de la série des Gossip Girls (C. Von Ziegesar) ou d'autres romans qualifiés de "chicklit" outre-Manche. J'aime également les romans plus sociologiques, comme Moi, Charlotte Simmons (T. Wolfe), qui analyse la société de la jeunesse américaine dorée qui peuple les universités (roman qui m'a d'ailleurs inspirée pour un exposé sur la culture Anglo-Saxonne), ou les oeuvres de Brett Easton Ellis (American Psycho, Rules of Attraction, Lunar Park).

Outre ces goûts variés, certains auteurs sont incontournables à mes yeux. Je suis absolument fan de la saga des Harry Potter (J.K. Rowling), les premiers romans que j'ai dévorés en anglais, pas la patience d'attendre leur sortie française. Je suis également une grande fan du Seigneur des Anneaux (J.R.R. Tolkien). J'aimais également A. Nothomb, à ses débuts, moins maintenant, (mon préféré : Mercure), Guillaume Musso (Sauve-Moi), V. Despentes (Teen Spirit).

J'ai une attirance assez prononcée pour le domaine du fantastique, ayant dévoré les oeuvres de S. King depuis ma plus tendre enfance. Il reste un auteur que j'apprécie pour des oeuvres telles que La Ligne Verte ou Shining (le roman est mille fois plus efficace que le film pour ne plus jamais oser laisser votre rideau de baignoire fermé). Je suis une inconditionnelle d' Anne Rice, que j'ai découvert il y a une huitaine d'année grâce à sa "Saga des Sorcières" (Le Lien Maléfique, L'Heure des Sorcières, Taltos), que j'ai tellement aimée que j'ai couru m'acheter ses "Chroniques des Vampires" : Entretien avec un vampire, Lestat le vampire, La Reine des damnés, Le Voleur de Corps, Memnoch le démon, Armand le vampire, Merrick et Le Sang et l'or. Mes "Chroniques" s'arrètent ici, mais deux autres oeuvres ont été publiées à la suite. J'ai également sa saga "Les Infortunes de la Belle au bois dormant", qui reprend de façon un peu particulière le conte bien connu : L'Initiation, La Punition et La Libération sont trois contes très portés jeux D/s. Outre ses sagas, elle a également publié d'autres oeuvres fantastiques telles que La Momie ou Le Sortilège de Babylone.
Toujours dans le domaine du fantastique, Des Anges et des démons (C. Golden) est un tres bon roman lui aussi.

Une de mes auteures préférées sort de tous ces domaines : Torey Hayden, psychologue pour enfant (découverte alors que j'envisageais la même profession) qui raconte au travers de livres des experiences auxquelles elle a été confrontée dans sa carrière (vraies ou inventées, je n'en sais pas plus que vous). Ses romans me touchent plus les uns que les autres, c'est écrit de telle manière que personne ne peut rester insensible à la detresse de ces enfants. Les thèmes abordés sont vastes (inceste, violence...), elle en parle sans tabous. Déconseillé aux âmes sensibles en tout cas.

Sinon, je lis Cosmo et Glamour tous les mois. J'aurais peut-être dû me contenter de cette information, ç'aurait été moins long.


Plus de détails sur certaines de ces oeuvres à venir.

samedi 14 avril 2007

"La rencontre de deux fantaisies, le contact de deux épidermes"... (Chamfort)


Je me suis assise en face de lui ce matin, comme samedi dernier. Nos regards se sont croisés, puis se sont soutenus, sans se lâcher. Je sentais tout ce qui passait à travers ce contact silencieux, cette curiosité, cet amusement, ce désir, mais aussi cette crainte. Le premier mot, c'est moi qui l'ai laissé échapper. Un simple "merci", lorsqu'il m'a ouvert la porte. Puis j'ai fait quelques pas sous la pluie, il est parti dans la direction opposée. Je me suis retournée, lui aussi.
J'aime les hasards de la vie...

jeudi 22 mars 2007

Pablo Neruda

Pablo Neruda, 1904-1973

D'origine modeste, le poète chilien Neftali Ricardo Reyes dit Pablo Neruda commence à écrire dès l'adolescence et publie son premier recueil'Crépusculaire' en 1923. Il mène de front une carrière littéraire et politique : sa vie sera marquée par les voyages et l'exil. Dès 1927, Pablo Neruda occupe plusieurs postes consulaires et est élu sénateur des provinces minières du Nord du Chili en 1945. Communiste, les persécutions du président de la République, Gabriel González Videla, l'obligent à fuir son pays. En 1970, il est nommé ambassadeur du Chili du président socialiste Allende. En 1971, il reçoit le prix Nobel de littérature pour une oeuvre poétique colossale teintée de lutte politique et de révolte avec le 'Chant Général' (1950), mais aussi d'un lyrisme délicat avec 'Vingt poèmes d'amour' et 'Une chanson désespérée' (1924). Neruda est aussi le poète de la terre et de l'amour. Il meurt peu après le putsch militaire de septembre 1973 qui renverse le gouvernement socialiste et instaure la dictature de Pinochet.

"Il reste que je ne suis qu'un homme, mais plusieurs vous diront quel homme j'ai été. J'ai toujours lutté pour le peuple et les droits de celui-ci de se gouverner lui-même, j'en ai frôlé la mort plus d'une fois et j'ai même dû me sauver de chez moi pour de longues années. Mais toujours j'ai écrit et aimé la vie. Mon oeuvre a fait le tour du monde et je suis devenu un symbole pour une jeunesse pleine de vie. Les élèves aimeront mon Chant général où je tente de faire sentir toute la beauté du monde. J'aime la vie et le monde. J'ai été heureux dans ma lutte incessante."



Il meurt lentement

Celui qui ne voyage pas,
Celui qui ne lit pas,

Celui qui n'écoute pas de musique,

Celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.


Il meurt lentement
Celui qui détruit son amour-propre,
Celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
Celui qui devient esclave de l'habitude
Refaisant tous les jours les mêmes chemins,
Celui qui ne change jamais de repère,

Ne se risque jamais à changer la couleur
De ses vêtements

Ou qui ne parle jamais à un inconnu


Il meurt lentement
Celui qui évite la passion
Et son tourbillon d'émotions

Celles qui redonnent la lumière dans les yeux
Et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement
Celui qui ne change pas de cap
Lorsqu'il est malheureux

Au travail ou en amour,

Celui qui ne prend pas de risques
Pour réaliser ses rêves,

Celui qui, pas une seule fois dans sa vie,

N'a fui les conseils sensés.

Vis maintenant !

Risque-toi aujourd'hui !


Agis tout de suite !


Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d'être heureux !

dimanche 11 mars 2007

Pour ces Messieurs...

Techniques de drague pour ces Messieurs, à consommer avec modération, et surtout à utiliser à vos risques et périls. Je décline toute responsabilité concernant les suites éventuelles.

- Je voudrais que tu sois une porte pour que je puisse t'enfoncer toute la journée.
- (En se léchant le doigt puis en l'essuyant sur la chemise de la fille) Et si on allait changer ces vêtements tout mouillés ?
- Whaow, jolies jambes! . À quelle heure elles ouvrent ?
- Tu travailles chez UPS? J'aurai juré t'avoir vu vérifier mon paquet.
- Tu savais que tu as 206 os à l'intérieur de ton corps ? Ça te dirait d'en avoir un de plus ?
- Je t'offre un verre à boire ou tu veux juste de l'argent ?
- Je ne suis peut-être pas le gars le plus séduisant par ici, mais en tout cas, je suis le seul qui te parle !
- J'essaie depuis tout à l'heure de résister à mon envie de faire de toi ce soir la femme la plus heureuse sur terre.
- Oh je suis désolé: je pensais que tu avais ton nom écrit en Braille sur ton tee-shirt.
- Je voudrais vraiment voir la tête que tu ferais en me découvrant nu.
- C'est une échelle sur tes bas ou bien l'escalier vers le Paradis?
- Hé chérie pourquoi tu ne t'assiérais pas sur mes genoux, on parlerait du premier truc qui pointe son nez ?!
- Oh c'est sûr, tu n'es peut-être pas la fille la plus jolie ici, mais il suffit d'éteindre la lumière.
- Est-ce que tu sens la magie qui s'opère entre nous... Non, plus bas!
- Je parcourerais des années lumières pour un de tes battements de paupières, et j'irai encore plus loin pour ces trucs que tu fais avec ta langue.
- Hmmm, tes vêtements seraient très bien jetés en tas sur ma descente de lit
- Je m'appelle --Votre prénom-- Souviens-t-en parce que tu seras bien contente de pouvoir le crier cette nuit.
- Est-ce que tu crois au coup de foudre, ou bien est-ce que je dois continuer à te baratiner ?
- Salut, je m'appelle Prince et je suis charmant. Quelqu'un m'a dit que tu cherchais après moi.
- Si tu étais la dernière femme sur terre et moi le dernier homme, je suis sûr que tu serais d'accord pour qu'on le fasse en public.
- Hé, super ta robe, tu veux qu'on baise ?

Baudelaire - Le Lethé


Viens sur mon cœur, âme cruelle et sourde,
Tigre adoré, monstre aux airs indolents;
Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants
Dans l'épaisseur de ta crinière lourde;

Dans tes jupons remplis de ton parfum
Ensevelir ma tête endolorie,
Et respirer, comme une fleur flétrie,
Le doux relent de mon amour défunt.

Je veux dormir ! dormir plutôt que vivre !
Dans un sommeil aussi doux que la mort,
J'étalerai mes baisers sans remors
Sur ton beau corps poli comme le cuivre.

Pour engloutir mes sanglots apaisés
Rien ne me vaut l'abîme de ta couche;
L'oubli puissant habite sur ta bouche,
Et le Léthé coule dans tes baisers.

A mon destin, désormais mon délice,
J'obéirai comme un prédestiné;
Martyr docile, innocent condamné,
Dont la ferveur attise le supplice,

Je sucerai, pour noyer ma rancœur,
Le népenthès et la bonne ciguë
Aux bouts charmants de cette gorge aiguë
Qui n'a jamais emprisonné de cœur.

Pain


"My pain is constant and sharp, and I do not hope for a better world for anyone. In fact, I want my pain to be inflicted on others."

in American Psycho, quoting Children of Bodom

La 25ème heure - Monologue de Montgomery Morgan (Edward Norton)


"Moi aussi je t'emmerde, je vous emmerde tous autant que vous êtes !
J'emmerde cette ville et tous ces habitants.

J'emmerde les zonards qui font la manche aux feux rouges et ki s'foutent de ma gueule dès que j'ai le dos tourné.

J'emmerde ce mec avec son chiffon qui prend un malin plaisir à saloper mon pare brise; trouve un boulot connard !
J'emmerde les Sikhs et les Pakistanais qui conduisent à fond la caisse des taxis en ruines et qui empestent le curry par tous les pores de leur peau, tous des terroristes en puissances; roulez moins vite putain !

J'emmerde les ptits mecs de Chelsea avec leurs pectoraux épilés à la cire et leurs biceps gonflés aux hormones, qui se taillent des pipes dans les allées de mes parcs ou sur mes quais et que je retrouve la queue à l'air devant ma télé.
J'emmerde les épiciers Coréens avec leurs pyramides de fruits au prix du caviar, leurs tulipes et leurs roses emballées dans du plastique ; 10 ans qu'ils sont là et « toujours pas bien comprendre »
.
J'emmerde les Russes de Brittenbeach, ces mafieux qui passent leur temps aux terrasses des cafés à siroter du thé dans des petits verres, en suçant des morceaux de sucres; Toujours à chercher des combines pour leurs petits trafics ; mais rentrez dans votre putain de pays !
J'emmerde les hassidim avec leur petite calotte noire qui déambulent en permanence sur la 47e rue, dans leur costard de merde, les épaules couvertes de pellicules et qui vendent des diamants sud-africains du temps de l'apartheid.

J'emmerde les brokers de Wallstreet auto-proclamés « maîtres de l'univers », tous ces Michael Douglas alias Gordon Geko à la mords-moi-le-noeud, qui inventent chaque jour de nouveaux moyen d'exploiter les pauvres et mieux pillier la planète, tous ces enculés de chez Enron méritent d'aller en tôle jusqu'à la fin de leurs jours et d'y crever ! Et Bush et Cheney, ils n'étaient pas au courant peut-être ? Ils nous prennent vraiment pour des cons ! !

J'emmerde les Portoricains entassés à 20 dans leur bagnole, qui cumulent les allocs et qui nous gonflent chaque année avec leur carnaval à la con. Et alors surtout ne me branchez pas sur les Dominicains parce qu'en comparaison les Portoricains c'est des dieux.

J'emmerde les Italiens de Bensonhurst avec leurs cheveux pleins de gomina, leurs survêtements de merde en synthétique, et leur médaille de St-Antoine, qui ne peuvent pas aligner 3 mots sans brandir leur batte de baseball dédicacée et qui rêvent tous de jouer un petit rôle dans les Sopranos.
J'emmerde les vieilles friquées du Humberside avec leur foulard Hermès et leurs artichauts de chez malaguti à 50 dollars pièce, qui passent leur temps à se faire tirer la peau à coup de lifting, stretching et autres conneries de ce genre. C'est de l'acute; argent foutu en l'air, tu bluffes personne chérie.

J'emmerde les blacks de Harlem, ils passent jamais un ballon, ils veulent pas jouer défensif, ils font systématiquement 5 pas avant de tirer et quand ils ratent le panier, ils se retournent en hurlants que tous ça c'est la faute des blancs; L'esclavage a été aboli il y a exactement 137 ans, alors mettez vos putains de montres à l'heure nom de Dieu !

J'emmerde ces pourris de flics qui enculent leurs suspects avec leur matraque ou qui leur plantent 41 balles dans le corps, bien protégés derrière le mur bleu du silence. Vous trahissez notre confiance.

J'emmerde les prêtres qui tripotent les gosses innocents avant d'aller dire la messe. J'emmerde l'église qui les protège, elle qui prétend nous délivrer du mal, et pendant qu'on y est j'emmerde Jésus qui s'en est pas si mal tiré, 1 jour sur la croix, 1 week-end en enfer et la gloire éternelle avec les anges qui lui chantent de beau cantiques. Mais vas y toi passer 7 ans à la prison d'Otisville toi Jésus !
Et j'emmerde Oussama Ben Laden, Al Qaida, ces hommes des cavernes et tous les connards intégristes où qu'ils se trouvent. Au nom des milliers d'innocents massacrés, je prie pour que vous cramiez en enfer pour l'éternité dans une carlingue d'avion en flammes, vous et vos 72 putes. Avec vos torchons sur la tête vous êtes tout juste digne à baiser mon royal cul d'Irlandais
.
J'emmerde Jakob Elinsky geignard frustré, j'emmerde Francis Xavier Slaughtery, mon meilleur ami, qui me juge en matant le cul de ma femme. J'emmerde Naturelle Riviera, je lui avais donné ma confiance et elle m'a poignardé dans le dos. Je vais passer 7 ans en cabane à cause de cette salope. J'emmerde mon père, veuf inconsolable qui passe sa vie derrière son bar à siroter de l'eau gazeuse et à vendre du whisky aux pompiers en acclamant les New York Yankees.

J'emmerde cette ville et tout ces habitants. Des pavillons d'Asturias aux terrasses de Park Avenue, des logements sociaux du Bronx aux lofts de Soho, des meublés d'Alphabet City aux immeubles en pierres de tailles de Park Soho aux duplex de Staten Island, qu'un tremblement de terre les rase, que des incendies les réduisent en cendres et que le niveau des eaux monte jusqu'à engloutir toute cette ville et tous les rats qui s'y terrent. Non, non je t'emmerde toi, Mongomery Morgan. Tu avais toutes les cartes en mains et tu t'es démerdé pour tout foutre en l'air."

Partout...


"Celui que j'aime est magicien, ses caresses sont partout : Dans le vent qui soulève ma jupe, dans la pluie qui mouille mes cheveux."

samedi 10 mars 2007

Baudelaire - Eloge du maquillage (1860)


"La femme est bien dans son droit, et même elle accomplit une espèce de devoir en s'appliquant à paraître magique et surnaturelle; il faut qu'elle étonne, qu'elle charme ; idole, elle doit se dorer pour être adorée. Elle doit donc emprunter à tous les arts les moyens de s'élever au-dessus de la nature pour mieux subjuguer les coeurs et frapper les esprits. Il importe fort peu que la ruse et l'artifice soient connus de tous, si le succès en est certain et l'effet toujours irrésistible. C'est dans ces considérations que l'artiste philosophe trouvera facilement la légitimation de toutes les pratiques employées dans tous les temps par les femmes pour consolider et diviniser, pour ainsi dire, leur fragile beauté. L'énumération en serait innombrable; mais, pour nous restreindre à ce que notre temps appelle vulgairement maquillage, qui ne voit que l'usage de la poudre de riz, si niaisement anathématisé par les philosophes candides, a pour but et pour résultat de faire disparaître du teint toutes les taches que la nature y a outrageusement semées, et de créer une unité abstraite dans le grain et la couleur de la peau, laquelle unité, comme celle produite par le maillot, rapproche immédiatement l'être humain de la statue, c'est-à-dire d'un être divin et supérieur ? Quant au noir artificiel qui cerne l'oeil et au rouge qui marque la partie supérieure de la joue, bien que l'usage en soit tiré du même principe, du besoin de surpasser la nature, le résultat est fait pour satisfaire à un besoin tout opposé. Le rouge et le noir représentent la vie, une vie surnaturelle et excessive ; ce cadre noir rend le regard plus profond et plus singulier, donne à l'oeil une apparence plus décidée de fenêtre ouverte sur l'infini ; le rouge, qui enflamme la pommette, augmente encore la clarté de la prunelle et ajoute à un beau visage féminin la passion mystérieuse de la prêtresse. Ainsi, si je suis bien compris, la peinture du visage ne doit pas être employée dans le but vulgaire, inavouable, d'imiter la belle nature, et de rivaliser avec la jeunesse. On a d'ailleurs observé que l'artifice n'embellissait pas la laideur et ne pouvait servir que la beauté. Qui oserait assigner à l'art la fonction stérile d'imiter la nature ? Le maquillage n'a pas à se cacher, à éviter de se laisser deviner; il peut, au contraire, s'étaler, sinon avec affectation, au moins avec une espèce de candeur."

vendredi 9 mars 2007

Dark Angel ?


"La douleur passe, la beauté reste."

[Pierre-Auguste Renoir]

jeudi 8 mars 2007

Les adieux du Petit Prince à sa rose


Il croyait ne jamais devoir revenir. [...] Et quand il arrosa une dernière fois la fleur, et se prépara à la mettre à l'abri sous son globe, il se découvrit l'envie de pleurer.
"Adieu", dit-il à la fleur. Mais elle ne répondit pas.
"Adieu", répéta-t-il.
La fleur toussa. Mais ce n'était pas à cause de son rhume.
"J'ai été sotte, lui dit-elle enfin. Je te demande pardon. Tâche d'être heureux."

Il fut surpris par l'absence de reproches. Il restait là, tout déconcerté, le globe en l'air. Il ne comprenait pas cette douceur calme.

"Mais oui, je t'aime, lui dit la fleur. Tu n'en as rien su, par ma faute. Cela n'a aucune importance. Mais tu as été aussi sot que moi. Tâche d'être heureux... Laisse ce globe tranquille. Je n'en veux plus.

- Mais le vent...
- Je ne suis pas si enrhumée que ça... L'air frais de la nuit me fera du bien. Je suis une fleur.
- Mais les bêtes...

- Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaître les papillons. Il paraît que c'est tellement beau. Sinon qui me rendra visite ? Tu seras loin, toi. Quant aux grosses bêtes, je ne crains rien. J'ai mes griffes." Et elle montrait naïvement ses quatre épines. Puis elle ajouta : "Ne traîne pas comme ça, c'est agaçant. Tu as décidé de partir. Va-t'en."
Car elle ne voulait pas qu'il la vît pleurer. C'était une fleur tellement orgueilleuse...

[Antoite de Saint Exupéry - Le Petit Prince]

Requiem for a Dream


Infos film :

Titre : Requiem for a Dream
Date de sortie :
21 Mars 2001
Réalisé par : Darren Aronofsky
Avec : Ellen Burstyn, Jared Leto, Jennifer Connelly
Film américain.
Genre : Drame
Site officiel

Synopsis (Allocine) :
Harry Goldfarb est un junkie. Il passe ses journées en compagnie de sa petite amie Marion et son copain Tyrone. Ensemble, ils s'inventent un paradis artificiel. En quête d'une vie meilleure, le trio est entraîné dans une spirale infernale qui les enfonce toujours un peu plus dans l'angoisse et le désespoir.
La mère d'Harry, Sara, souffre d'une autre forme d'addiction, la télévision. Juive, fantasque et veuve depuis des années, elle vit seule à Coney Island et nourrit dans le secret l'espoir de participer un jour à son émission préférée. Afin de satisfaire aux canons esthétiques de la télévision, elle s'astreint à un régime draconien. Un jour, elle le sait, elle passera de l'autre côté de l'écran.

Critique (Anji Milanovic pour Plume Noire) :
Requiem For A Dream jette un regard cru sur la vie de quatre drogués, démontrant avec succés comment leur dépendance nourrit leur propres illusions et le degré de dégradation qu'ils atteindront dans leur quête de l'impossible. Ellen Burstyn interprète dans un tour de force Sara Goldfarb, une femme dont la vie solitaire, seulement interrompue par les visites de son junkie de fils en mal d'argent, est bouleversée par la chance d'être sélectionnée pour un jeu télévisé. Convaincue qu'elle doit perdre du poids pour rentrer dans sa robe rouge pour son aparition télévisée, elle devient accro aux pilules de régimes et somnifères. Elle est une droguée de la télé dont le fils Harry (Jared Leto) est un héroïnomane qui tente de gagner assez d'argent pour subvenir aux besoins en narcotiques de sa copine Marion (Jennifer Connelly), et de son ami Tyrone (Marlon Wayans). Le film suit leur descente: l'excès de pilules conduit Sara à l'hallucination que sa télé et son frigo l'attaquent, tandis qu'Harry perd tout pour le rêve d'un pactole de drogues et que Marion couche avec son répulsif thérapeute et s'adonne à d'autres bassesses afin de combler son manque. Les regarder nourrir leur dépendance à la télé-poubelle et à l'héroïne est difficile et émotionnellement épuisant. En mettant en parrallèle les vies misérables de la mère et du fils, Aronofsky réussit à faire partager au spectateur son soucis de ses personnages et non à simplement les rejeter. Le réalisateur montre qu'il n'y a pas de différence entre drogues dures et télé-poubelle quand il s'agit d'être confronté à la réalité. Le personnage d'Ellen Burstyn rend ces deux mondes plus accessibles et en s'attachant à elle, il devient plus facile d'accepter les autres protagonistes. Sans sa dépendance aux pillules qui ne sert qu'à atteindre le but ultime de passer à la télévision, il aurait été facile de simplement négliger la dépendance à l'héroïne. Les acteurs méritent d'être salués pour leur performance. En particulier, Burstyn qui apporte l'interprétation généreuse et poignante d'une innocente soumise aux même forces que son fils. Sa transformation est horrible et elle est complètement méconnaissable à la fin du film. Jared Leto a la vulnérabilité et l'impétuosité de quelqu'un qui ne voit pas le dilèmne auquel il est confronté. Enfin, Jennifer Connelley est plus que convaincante dans un rôle difficile. Elle semble être perdue d'avance, contrastant avec le côté presqu'enfantin de Harry. Sa performance devrait relancer sa carrière. La photographie du film offre une série d'images oniriques ou cauchemardesques dans des tons infrarouges. Leur morne environnement est parfois éclairci par les images d'un monde meilleur. Ce deuxième film d'Aronofsky est plus poli que Pi, bien que son goût pour la paranoïa subsiste. Certaines scènes n'ont d'autre but que d'offrir un raccourci jusqu'au dénouement. Alors qu'ils conduisent de New York à la Floride pour un gros coup, ils sont arrêtés à l'hopital où Harry faisait examiner son bras rongé par la gangrène. Dans la scène suivante, on les retrouve enchaìnés dans une prison du Sud alors qu'ils devraient être en désintoxication. Si son but est la condamnation de ces entités qui devraient les aider au lieu d'encore plus les faire souffrir, voire même les encourager (le psychologue, le docteur et le système en général), il est tout à fait atteint. On trouve aussi quelques références à d'autres longs métrages. Le personnage du dealer Little John qui fournit Marion en drogues en échange de son corps rappelle Marcellus Wallace de Pulp Fiction. La télévision est aussi un objet de prédilection pour les voleurs junkies. Le petit traffic de Harry et Tyrone qui revendent la télé de Sara au mont-de-piété ressemble au passage de Trainspotting lorsque la bande de drogués vole la télé d'un centre pour personnes agées (évidemment Aronofsky y apporte son propre tour: Harry vole la télé de sa mère et la revend au préteur sur gages auquel Sara la rachète à chanque fois, entretenant ainsi la dépendance de son fils). Le film est bien plus efficace que Shadow hours dans l'utilisation d'images rapides symbolisant l'effet de la drogue aprés l'injection. Ce Requiem For A Dream d'Aronofsky est une oeuvre brillante et traumatisante qui dépeint avec réalisme le subconscient de personnes détruites par leurs propres rêves.

Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ?...


"Je chante un baiser,
Je chante un baiser osé
[...]
Toi qui a mis
Sur ma langue ta langue amie
Et dans mon coeur un décalcomanie
Marqué liberté, liberté chérie"

[Alain Souchon]


Le Monde est à vous... Saisissez-le !


"To see a world in a grain of sand
And heaven in a wild flower,

Hold infinity in the palms of your hand
And eternity in an hour."


[William Blake]

Trainspotting


Choose life. Choose a job. Chose a career. Choose a family. Choose a fucking big television, choose washing machines, cars, compact disc players and electrical tin openers. Choose good health, low cholesterol and dental insurance. Choose fixed interest mortgage repayment. Choose a starter home. Choose your friends. Choose leisurewear and matching luggage. Choose a three-piece suite on hire purchase in a range of fucking fabrics. Choose DIY and wondering who the fuck you are on a Sunday morning. Choose sitting on that couch watching mind-numbing, spirit-crushing game shows, stuffing fucking junk food into your mouth. Choose rotting away at the end of it all, pishing your last in a miserable home, nothing more than an embarrassment to the selfish, fucked up brats you spawned to replace yourself. Choose your future. Choose life.

Fairies


Les fées nous échappent. Elles sont radieuses et on ne peut les saisir, et ce qu'on ne peut pas avoir, on l'aime éternellement. [Jules Renard]

Schopenhauer


"Si à présent [...] nous plongeons notre regard dans le tumulte de la vie, nous voyons tous les êtres accaparés par les maux et soucis de cette existence, tendant de toutes leurs forces à satisfaire des besoins sans fin et à se défendre contre des souffrances variées, sans pourtant pouvoir espérer autre chose que la conservation de cette vie individuelle, tourmentée, pendant un bref laps de temps. Or, au milieu de cette mêlée, nous voyons se rencontrer les regards pleins de désirs de deux amoureux - Mais pourquoi est-ce à la dérobée, craintivement, furtivement ? - Parce que ces amoureux sont les traîtres qui cherchent en secret à perpetuer toute cette misère et toutes ces peines, vouées sans eux à une fin prochaine ; ils veulent empêcher que tout cela cesse, comme leurs semblables l'ont fait avant eux."

Schopenhauer, Métaphysique de l'amour


Arthur Schopenhauer est né à Dantzig le 22 février 1788. Philosophe très modeste, il a notamment écrit L'Art d'avoir toujours raison, grande source d'inspiration. Quelques citations :

- "N'avoir jamais et d'aucune façon besoin des autres et le leur faire voir, voilà absolument la seule manière de maintenir sa supériorité dans les relations."
- "Ce que chacun recherche et aime avant tout, non seulement dans la simple conversation, mais encore à fortiori dans le service public, c'est l'infériorité de l'autre."
- "L'égoïsme inspire une telle horreur que nous avons inventé la politesse pour le cacher, mais il perce à travers tous les voiles et se trahit en toute rencontre."
- "Aussi infailliblement que le chat se met à ronronner quand on lui caresse le dos, aussi sûrement on voit une douce extase se peindre sur la figure de l'homme qu'on loue."
- "Cachez soigneusement votre supériorité de crainte de vous faire des ennemis."
- "Le moyen de plaire en société est de laisser chacun parler de soi."

mercredi 7 mars 2007

Pour toi, lecteur.

Parce que des goûts, quels qu'ils soient, méritent d'être partagés, bienvenue sur ce blog, en espérant que tu y passes un bon moment.